Prévention des phlébites après prothèse de hanche ou de genou : un enjeu essentiel

Prévenir les phlébites après chirurgie de prothèse du membre inférieur (PTH ou PTG)

Après une chirurgie de prothèse du genou ou de la hanche, la prévention des phlébites (ou thromboses veineuses profondes) est une étape essentielle du traitement. Cette complication, heureusement rare grâce aux mesures modernes de prévention, peut avoir des conséquences sérieuses si elle n’est pas anticipée.

Dans cet article, le Dr Kevin Guilhem, chirurgien orthopédiste à Toulon (dans le var 83), explique pourquoi la prévention est nécessaire, quels sont les risques, et comment cette surveillance est assurée après une prothèse du membre inférieur.

🔹 Qu’est-ce qu’une phlébite ?

Une phlébite correspond à la formation d’un caillot de sang (thrombus) dans une veine, le plus souvent au niveau des jambes.
Elle peut survenir après une chirurgie, une immobilisation ou une diminution de la mobilité du membre inférieur.

Le danger principal est que ce caillot se détache et migre vers les poumons, provoquant une embolie pulmonaire, complication potentiellement grave.

🔹 Pourquoi le risque augmente après une prothèse de genou ou de hanche

La chirurgie de la hanche ou du genou entraîne temporairement :

  • une diminution de la mobilité,

  • une stase veineuse (ralentissement du retour du sang vers le cœur),

  • une inflammation locale,

  • utilisation d’un garrot parfois

  • et parfois de microlésions vasculaires lors de l’intervention.

Ces éléments réunis favorisent la formation de caillots dans les veines profondes. C’est pourquoi la prévention doit être systématique et adaptée à chaque patient.

🔹 Les facteurs de risque supplémentaires

Certaines situations augmentent encore le risque de phlébite :

  • Antécédents personnels ou familiaux de phlébite ou d’embolie pulmonaire ;

  • Varices importantes ;

  • Surpoids ou obésité ;

  • Tabagisme ;

  • Prise de contraceptifs hormonaux ou traitement hormonal substitutif ;

  • Trouble de la coagulation ;

  • Immobilisation prolongée avant ou après l’opération.

Lors de la consultation préopératoire, tous ces facteurs sont évalués pour déterminer la stratégie de prévention la plus adaptée.

🔹 Les moyens de prévention après chirurgie

La prévention repose sur une association de plusieurs mesures complémentaires, visant à réduire au maximum le risque de formation de caillot.

1. Anticoagulation préventive

Un traitement anticoagulant est prescrit dès les premières heures suivant l’intervention.
Il peut s’agir :

  • d’injections quotidiennes d’héparine de bas poids moléculaire comme le Lovenox, Innohep,

  • ou de comprimés anticoagulants oraux comme le Xarelto ou Eliquis (selon le profil du patient).

La durée du traitement varie :

  • En général 4 à 6 semaines après une prothèse de hanche,

  • 4 à 6 semaines après une prothèse de genou.

2. Mobilisation précoce

La reprise rapide de la marche et des mouvements favorise la circulation sanguine et limite la stase veineuse. Le premier lever est réalisé dès le jour de la chirurgie avec l’aide de notre kiné dans le cadre de la rééducation rapide après chirurgie.
Dès le lendemain de l’opération, les patients sont encouragés à se lever et à marcher avec un kinésithérapeute.

3. Bas ou bandes de contention

Le port de bas de contention améliore le retour veineux et diminue le risque de stase.
Ils sont généralement portés plusieurs semaines après l’intervention chez les patients a risques importantes de phlébites

4. Hydratation et exercices réguliers

Boire suffisamment d’eau et effectuer régulièrement de petits mouvements de cheville et de genou (flexions, extensions) favorisent la circulation veineuse.

🔹 Signes d’alerte à connaître

Même avec une bonne prévention, il est important de reconnaître rapidement les signes évocateurs d’une phlébite :

  • Douleur au mollet ou à la cuisse ;

  • Gonflement du membre ;

  • Sensation de chaleur ou rougeur localisée ;

  • Essoufflement ou douleur thoracique (urgence).

En cas de doute, il est impératif de consulter sans délai : un écho-Doppler permettra de confirmer ou d’écarter le diagnostic.

✅ À retenir

Grâce aux protocoles modernes, le risque de phlébite après chirurgie prothétique est très bien maîtrisé.
Une mobilisation rapide, une prévention médicamenteuse adaptée et une surveillance rigoureuse permettent d’assurer une récupération sûre et sans complication.

Dr Kevin Guilhem
Chirurgien orthopédiste – Spécialiste de la hanche et du genou
Clinique Saint-Roch & 141 place de la Liberté, Toulon (Var)

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